Table ronde virtuelle - L’éducation numérique des jeunes au Sénégal.

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Le vendredi 03 Décembre 2021, Polaris-Asso a organisé un webinaire portant sur  l’éducation numérique des jeunes. Sont intervenus lors de ces échanges virtuels Mbaye AMAR, Directeur de l’ISM Digital Campus, Mamadou DRAME, professeur et assesseur FASTEF, Ousseynou GUEYE, Directeur exécutif de Polaris Asso, Sandrine LEMARE, Directrice Soft Skills Academy, Chérif NDIAYE, Directeur Exécutif Ecoles au Sénégal, Arame Gueye SENE, Directrice Exécutive Social Change Factory avec une belle animation de Pathé DIEYE.

Que pouvons-nous retenir de cette bonne séance de gymnastique intellectuelle ? 

Dans une société transformée par le numérique, l’école doit prendre en compte les changements causés par celui-ci afin de donner à la jeunesse les compétences qui feront d’eux des citoyens et acteurs de la société numérique ; ainsi que leur permettre de prendre mesure de l’impact de la culture numérique sur leur identité professionnelle mais aussi à imaginer les possibles transpositions de ces modalités de formation dans leurs pratiques professionnelles. 

Une conscientisation inéluctable

Nous avons longtemps suivi le rythme de l’outil numérique sans en mesurer les conséquences. Ayant l’impression d’être regroupés dans un ensemble dont nous ne pouvons plus nous échapper, ce vaste univers semble tenir les rênes de notre quotidien. Nous sommes tels des êtres introduits dans un labyrinthe où le principe du jeu est de nous en échapper, mais malheureusement chaque issue que nous empruntons, pensant être la voie de libération, ne fait que nous enfoncer dans l’obscurité. La situation est très alarmante car les conséquences étant lourdes : perturbation de la scolarité, insécurité en ligne, consommation de contenus en déphasage avec les mœurs et cultures, dégradation de la santé oculaire et mentale, etc.

Comme nos intervenants l’ont souligné, il faut à tout prix mener cette lutte contre l’addiction au numérique. Une identité virtuelle que se donnent les jeunes, qui dénature leur identité réelle. Il en découle que cette jeunesse se retrouve dans une reproduction de schémas pouvant en effet être un frein à leur insertion professionnelle. Sur ce constat, tirer la sonnette d’alarme reste le seul moyen de permettre aux jeunes de sortir de cette cécité et de s’ouvrir les portes de leur épanouissement socio-professionnel par le biais d’un usage optimal des outils du digital.

Les défauts de la cuirasse

On remarque une utilisation inégalée de par la jeunesse de ces outils du numérique. Suite à la pandémie de coronavirus, nombreuses sont les salles de classe qui ont été fermées. Des plateformes numériques ont été alors mises en place afin de poursuivre les apprentissages en ligne. Qu’en avons-nous retenu ? Moult apprenants n’avaient pas accès à internet et d’autres aux outils nécessaires. Selon Cela nous revient à dire que le combat repose également sur une réduction des inégalités. En effet, cette observation nous permet d’en arguer que la société est susceptible d’être scindée en deux : la classe des info riches, ceux qui reçoivent la lumière et les info pauvres, ceux qui demeurent dans l’obscurité car, incapables d’avoir accès à l’information et les empêchant de la sorte d’être en mesure d’interagir avec le monde. 

De surcroît, il existe une faible pénétration de l’électricité dans plusieurs zones du pays. Est-il envisageable d’atteindre  l’atténuation souhaitée avec un tel fléau ? Cela ne pourrait se dire. Priver l’être humain d’électricité, c’est lui prouver sa manière d’être en phase avec les mouvements du monde. Un monde en perpétuelle évolution nécessite une réelle adaptation afin de subsister

Reconnexion à l’humanité

Aller dans le numérique avec des parts d’humanité. Telle doit être la devise de tout un chacun. La question de l’adaptation face au contexte est certes à prendre en compte, mais mettre l’accent sur plus d’humanité est le véritable vecteur de subsistance dans ce nouveau monde anéanti par la technologie. Sauver cette humanité revient à former les natifs du numérique sur les soft skills dans l’optique de les inculquer les valeurs et aptitudes humaines pour une meilleure acceptation, affirmation de soi. Des valeurs qui permettront une meilleure version de l’humain en parfaite harmonie avec son prochain. Ces aptitudes qui leur seront transmises enclencheront le processus de transformation sociale, pouvant ainsi juguler cette déshumanisation dont la jeunesse est victime. Il faut veiller à ce que les jeunes fassent un bain d’humanisme avant de les inviter à plonger dans les profondeurs de l’océan du digital. Il s’agira d’une lourde bataille, mais la persévérance porte toujours ses fruits. 

Enfin, un accompagnement sans fin sur la base d’une orientation et d’un outillage avec des aptitudes humaines pour une meilleure appréhension du numérique sont pour nous les moyens de tendre vers un monde beaucoup plus équilibré, beaucoup plus fondé sur la base des relations que nous entretenons les uns et les autres.

A vrai dire, sortir la jeunesse des griffes du digital, c’est les propulser vers des lendemains plus prometteurs…

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